Les différentes autorités dans l’Eglise

09 mai 2018

 La constitution de l’Église catholique est hiérarchique sans que, pour autant, on puisse la comparer à des systèmes politiques où tout est décidé par une seule autorité centrale. Le pape, nom le plus courant donné à celui qui dans l’Eglise a la charge ultime de décider dans les matières magistérielles, sacramentelles ou de gouvernement, est évêque de Rome. C’est pourquoi le Code de droit canonique le nomme Pontife romain. Comme tous les évêques, il est à la tête d’un diocèse et, comme successeur de Pierre, premier des apôtres, il aussi le chef du Collège des évêques qui réunit tous ceux qui, dispersés dans le monde, ont reçu la consécration épiscopale. Le Pontife romain et le Collège des évêques sont les deux sujets de l’autorité suprême dans l’Église. Le premier, que le Code désigne comme pasteur de l’Église universelle, peut agir personnellement, toujours en communion avec les autres évêques ; le second ne peut pas agir seul mais en union avec le pape et jamais sans lui.

 

Le Collège des évêques exerce son pouvoir sur l’Église tout entière, soit solennellement dans un concile œcuménique convoqué en un lieu par le Pontife romain, soit par un acte collégial porté par tous les évêques dispersés dans le monde. Quatre institutions aident le Pontife romain dans sa fonction primatiale. D’abord le Synode des évêques, créé par le pape Paul VI au moment du Concile Vatican II, permet de rassembler à Rome des évêques choisis pour étudier des questions que le pape lui soumet et dont le résultat deviendra la matière d’un texte publié ensuite par le pape lui-même au titre de son autorité personnelle. Ensuite le Collège des cardinaux, né, dès les premiers siècles de l’Église, du rassemblement de clercs du diocèse de Rome autour du pape pour l’aider dans sa charge universelle, est un ensemble de conseillers que le Pontife romain choisit pour l’aider. Il les réunit en consistoires ou leur donne des charges individuelles ou encore les nomme à la tête des dicastères de la Curie romaine, laquelle est composée d’un ensemble d’organismes qui reçoivent un gouvernement vicaire, agissant au nom du Souverain Pontife, dans desdomaines d’activité décrits dans la Constitution apostolique Pastor Bonus (1988). Enfin, le pape envoie dans les Églises particulières des diverses nations ou  régions des légats pontificaux pour le représenter, qui ont souvent une fonction diplomatique auprès des États au titre de représentants du Saint-Siège.

 

Les Églises particulières, la plupart étant des diocèses, sont des communautés de fidèles déterminées plutôt en fonction de critères territoriaux et structurées autour de la figure d’un évêque qui en reçoit la charge pastorale. Celui-ci est responsable de l’unité et de la communion de l’Église particulière qu’il guide dans l’exercice des trois grandes fonctions ecclésiales d’enseignement, de sanctification et de gouvernement. Il est aidé par des institutions qui réalisent de diverses manières le principe canonique de synodalité. La plus solennelle est le synode diocésain dans lequel l’évêque promulgue des lois, les autres, en revanche, ont une fonction habituelle d’aide apportée à l’évêque diocésain, réunissant les prêtres (le conseil presbytéral et le collège des consulteurs), des fidèles du diocèse (le conseil pastoral) ou des conseillers en matière économique (le conseil diocésain pour les affaires économiques).

 

Les Églises particulières sont regroupées en provinces ecclésiastiques avec, à leur tête, un archevêque ou métropolitain qui y reçoit du pontife romain une juridiction limitée par le droit et peut convoquer un concile provincialqui rassemble les évêques et les fidèles des Églises particulières voisines. Il existe aussi un forme conciliaire plus large (le concile plénier) qui correspond au territoire d’une conférence des évêques laquelle regroupe tous évêques d’une nation ou d’un territoire déterminé afin qu’ils exercent certaines charges pastorales ensemble y compris de gouvernement.

Mgr Patrick Valdrini