Intégration ou ré-intégration dans la communion de l'Eglise Catholique

22 mai 2018

Nous nous proposons de traiter ici deux questions qui nous sont souvent soumises à partir de cas concrets : celle de l’intégration d’un baptisé acatholique dans la pleine communion avec notre Église (I), et celle du retour dans l’Église catholique d’une personne qui avait renoncé à son baptême (II).

I.- Intégration d’un baptisé non catholique dans la pleine communion de l’Église catholique

Une personne a été baptisée dans une Église chrétienne issue de la Réforme, mais qu’elle n’a jamais réellement fréquentée. Pour des raisons familiales, ce baptisé est arrivé dans notre diocèse où il a fait connaissance avec la paroisse catholique à laquelle appartient un membre de sa famille. Ce baptisé acatholique, ayant cheminé avec cette paroisse, exprime le désir d’être admis à communier à la célébration eucharistique dominicale, à laquelle il participe régulièrement.

Il appartient à cette personne de rencontrer le curé de la paroisse catholique de son domicile, d’abord pour un premier discernement ; ensuite, si le discernement pastoral et spirituel y conduit, pour envisager une célébration d’entrée dans la pleine communion de l’Église catholique. Si, après discernement, la décision est prise, alors le rituel en vigueur (chapitre 4 du Rituel de l’initiation chrétienne des adultes) sera en principe utilisé. Ce rituel, très simple, « est organisé de manière à imposer seulement ce qui est nécessaire à l’établissement de la communion et de l’unité [1] », au cours ou en dehors de la messe selon les circonstances.


II.- Réintégration dans l’Église catholique de quelqu’un qui avait renié son baptême

Une française, résidant en Allemagne depuis qu’elle est étudiante, avait, il y a plusieurs années, fait acte de reniement de son baptême dans le but d’échapper à l’impôt religieux. Or, l’une de ses amies la sollicite pour être marraine de baptême de son enfant. Est-ce possible, et dans quelles conditions ?

Cette personne peut devenir marraine, à condition qu’elle veuille positivement réintégrer l’Église catholique et que la preuve en soit établie. 

En principe, deux démarches devront être accomplies. 

D’une part, une démarche administrative, qui peut prendre la forme d’un courrier adressé au chancelier du diocèse, avec copie à la paroisse du baptême de l’enfant pour lequel cette personne est sollicitée comme marraine, afin que le curé de cette paroisse puisse recevoir la personne officiellement comme marraine avant même la fin de la procédure administrative. De son côté, le chancelier portera mention de la volonté de la personne en marge de l’acte de baptême de l’intéressée, et notification en sera faite à la paroisse de baptême de la marraine potentielle.

D’autre part, une démarche de type pénitentiel : la personne qui avait renié son baptême est invitée à rencontrer le curé de sa paroisse de domicile pour discerner avec lui la conduite à tenir, en examinant la vraie nature de cette renonciation au baptême (s’agit-il d’un rejet de la foi ? d’un refus de l’autorité de l’Église ? d’autre chose ? etc.)


P. Hugues Guinot

Chancelier

[1]Note pastorale n° 309 [RR 1*], Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, Paris, Desclée‒Mame 1997, p. 201.