Communis vita
de François
Date de publication : 19/03/2019

Texte original

LITTERAE APOSTOLICAE

MOTU PROPRIO DATAE

COMMUNIS VITA

QUIBUS NONNULLAE CODICIS IURIS CANONICI NORMAE MUTANTUR

FRANCISCUS PP.

 

Communis vita praecipua est religiosae vitae pars atque “religiosi in propria domo religiosa habitent vitam communem servantes, nec ab ea discedant nisi de licentia sui Superioris” (can. 665 § 1 CIC). Attamen quod postremis annis usu venit, ostendit a domo religiosa illegitimas absentias fieri, quibus intervenientibus, religiosi legitimi Superioris potestati se subducunt ac nonnumquam reperiri non possunt.

Codex Iuris Canonici Superiorem iubet religiosum perquirere illegitime absentem, ut is de reditu iuvetur ipseque sua in vocatione perseveret (cfr can. 665 § 2 CIC). Haud semel tamen accidit ut Superior religiosum absentem reperire nequeat. Ad normam Codicis Iuris Canonici, sex mensibus saltem illegitimae absentiae elapsis (cfr can. 696 CIC), ab instituto dimissionis processus incohari potest, ad statutam procedendi rationem (cfr can. 697 CIC). Attamen, cum nescitur ubi religiosus degat, difficile est iuridicam certitudinem condicioni quae re est tribuere.

Itaque, firma manente iuris norma de sodalis dimissione sex mensibus transactis illegitimae absentiae, ut ad necessariam disciplinam servandam instituta iuventur utque ad religiosi illegitime absentis dimissionem procedatur, praesertim in casibus irreperibilitatis, can. 694 § 1 CIC addere statuimus, inter causas dimissionis ipso facto ab instituto, etiam illegitimam a domo religiosa continuatam absentiam, saltem per duodecim menses continue productam, eadem adhibita procedendi ratione in can. 694 § 2 CIC significata. Declaratio facti ex parte Superioris maioris, ut iuridicos effectus sortiatur, oportet a Sancta Sede confirmetur; quod ad instituta iuris dioecesani attinet, confirmatio ad Episcopum sedis principis spectat.

Introductio huius novi numeri in can. 694 § 1 secum fert insuper commutationem can. 729, pertinentis ad instituta saecularia, in quibus dimissionis facultativae applicatio de illegitima absentia non comprehenditur.

His omnibus consideratis, nunc decernimus quae sequuntur: 

Art 1. Can. 694 CIC textu qui sequitur integre substituitur: 

§1. Ipso facto dimissus ab instituto habendus est sodalis qui:

1) a fide catholica notorie defecerit;

2) matrimonium contraxerit vel, etiam civiliter tantum, attentaverit;

3) a domo religiosa illegitime absens fuerit, secundum can. 665 § 2, duodecim continuos menses, prae oculis habita eiusdem sodalis irreperibilitate. 

§2. His in casibus Superior maior cum suo consilio, nulla mora interposita, collectis probationibus, declarationem facti emittat, ut iuridice constet de dimissione.

§3. In casu de quo in § 1 n. 3, talis declaratio ut iuridice constet, a Sancta Sede confirmari debet; quod ad instituta iuris dioecesani attinet, confirmatio ad principis Sedis Episcopum spectat.

Art. 2. Can. 729 CIC sequenti textu integre substituitur:

Sodalis ab instituto dimittitur ad normam cann. 694 § 1, 1 et 2 atque 695; constitutiones praeterea determinent alias causas dimissionis, dummodo sint proportionate graves, externae, imputabiles et iuridice comprobatae, atque modus procedendi servetur in cann. 697-700 statutus. Dimisso applicatur praescriptum can. 701. 

Quaecumque vero a Nobis hisce Litteris Apostolicis Motu Proprio datis decreta sunt, ea omnia firma ac rata esse iubemus, contrariis quibuslibet non obstantibus, peculiari etiam mentione dignis, atque decernimus ut promulgentur per editionem in actis diurnis L’Osservatore Romano ac vim suam exserant a die X mensis Aprilis anno MMXIX, et deinde in commentariis officialibus Acta Apostolicae Sedis edantur.

Datum Romae, apud Sanctum Petrum, die XIX mensis Martii, anno MMXIX, in Sollemnitate S. Ioseph, Pontificatus Nostri septimo.

 

FRANCISCUS PP.

Texte Français

Motu proprio 

du pape François 

“Communis vita”

 

La vie en communauté est un élément essentiel de la vie religieuse et « les religieux habiteront leur propre maison religieuse en gardant la vie commune et ils ne la quitteront qu’avec la permission de leur Supérieur » (c. 665 § 1 CIC). L’expérience des dernières années a cependant montré qu’il y a des situations liées à des absences illégitimes de la maison religieuse pendant lesquelles les religieux se soustraient à l’autorité du Supérieur légitime et parfois ne peuvent pas être localisés.

Le Code de Droit Canonique impose au Supérieur de rechercher le religieux illégitimement absent pour l’aider à revenir et à persévérer dans sa vocation (cf. c. 665 § 2 CIC). Souvent, cependant, il arrive que le Supérieur ne soit pas en mesure de localiser le religieux absent. Selon la norme du Code de Droit Canonique, une fois passés au moins 6 mois d’absence illégitime (cf. c. 696 CIC), il est possible d’initier le processus de renvoi de l’institut, selon la procédure établie (cf. c. 697 CIC). Cependant, lorsqu’on ignore le lieu où réside le religieux, il devient difficile de donner une certitude juridique à la situation de fait.

Par conséquent, restant sauf ce qui est établi par le droit sur le renvoi après 6 mois d’absence illégitime, afin d’aider les instituts à observer la discipline nécessaire et pouvoir procéder au renvoi du religieux illégitimement absent, principalement dans les cas où l’on ignore où il se trouve, j’ai décidé d’ajouter au c. 694 § 1CIC, parmi les motifs de renvoi ipso facto de l’institut, l’absence illégitime prolongée de la maison religieuse pendant au moins douze mois consécutifs, avec la même procédure que celle décrite au c. 694 § 2 CIC. La déclaration du fait, par le Supérieur majeur, doit être confirmée par le Saint Siège pour produire ses effets juridiques ; pour les instituts de droit diocésain, la confirmation revient à l’Evêque du siège principal. 

L’introduction de ce nouveau numéro au § 1 du c. 694 implique également une modification du c. 729 relatif aux instituts séculiers pour lesquels on ne prévoit pas l’application du renvoi facultatif pour absence illégitime.

Ceci étant bien considéré, je dispose à présent ce qui suit :

Art. 1 Le c. 694 CIC est intégralement remplacé par le texte suivant :

§ 1 Il faut considérer comme renvoyé de son institut, par le fait même, le religieux qui :

1° a notoirement abandonné la foi catholique

2° a contracté mariage ou l’a attenté, même seulement civilement

3° s’est illégitimement absenté de la maison religieuse, selon le c. 665 § 2, pendant 12 mois consécutifs, et dans l’impossibilité de savoir où il se trouve.

§ 2 En ces cas, le Supérieur majeur avec son conseil prononcera sans retard la déclaration du fait, après en avoir réuni les preuves, afin que le renvoi soit juridiquement établi.

§ 3 Dans le cas prévu au § 1 3°, cette déclaration, pour être juridiquement établie, doit être confirmée par le Saint-Siège ; pour les instituts de droit diocésain, la confirmation revient à l’Evêque du siège principal

Art. 2  Le c. 729 CIC est intégralement remplacé par le texte suivant :

Un membre est renvoyé de l’institut selon les canons 694 § 1 1°et 2°, et 695. Les constitutions détermineront aussi d’autres causes de renvoi pourvu qu’elles soient proportionnellement graves, externes, imputables et juridiquement prouvées, et que soit observée la procédure établie aux canons 697 – 700. Au membre renvoyé s’appliqueront les dispositions du c. 701.

J’ordonne que ce qui est décidé dans cette Lettre Apostolique en forme de Motu Proprio, soit appliqué de manière ferme et stable, nonobstant toute chose contraire même digne de mention spéciale, et que cela soit promulgué par publication dans l’Osservatore Romano, entrant en vigueur le 10 avril 2019, et aussi publié dans le bulletin officiel des Acta Apostolicae Sedis.

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 19 mars de l’année 2019, Solennité de Saint Joseph, la septième du pontificat.


François